Le 25 novembre de chaque année est la journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes choisi par l'ONU en 1999 en mémoire des sœurs Mirabal, engagées contre la dictature en République dominicaine, emprisonnées et torturées suite à leur actes militants.
Plus d’une femme sur cinq (22 %) vivant en Afrique subsaharienne a été victime d’une agression sexuelle ou d’un viol avant l’âge de 18 ans, selon des données inédites publiées jeudi par l’Unicef (Fonds des nations unies pour l’enfance).
Les violences faites aux femmes qu’est-ce que c’est ?
Les violences faites aux femmes peuvent être exercées dans tous les domaines de la vie: travail, couple, famille, école, rue, milieu hospitalier, transports, sur internet... Elles prennent la forme de violences physiques, psychologiques, économiques, administratives, verbales, et peuvent être exercées ponctuellement ou sur des périodes très longues.
Les violences physiques
Parmi les violences faites aux femmes, celles physiques sont les plus répandues. Elles inclut ces actes-c: battre, brûler, porter des coups de pied, donner des coups de poing, mordre, mutiler ou tuer, utiliser des objets ou des armes.
Selon l’Enquête Démographique et de Santé réalisée en 2018 au Cameroun, 43% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques ou sexuelles, et 32% des femmes mariées ou séparées ont subi des violences de la part de leur partenaire intime au cours des 12 mois précédant l’enquête (Institut National de la Statistique & ICF, 2020; Institut National de la Statistique, 2020).
Les violences psychologiques
Les violences psychologiques sont celles exercée au travers de comportement répétitifs ou occasionnels de l’oppresseur dans le but d’assujettir la victime et lui enlever tout sentiment de valeur, repère identitaire. La domination passe par le rapport de force, par la manipulation, par intimidation, par la menace, par la terreur, les injures, les critiques systématique et répétitives, les comportements hors normes, incompréhensibles, incohérents. Ce type de violence est utilisée pour conditionner les victimes de façon qu’elles se ressentent comme inférieures, incapables, incompétentes, inintelligentes, coupables, n’ayant aucune valeur, réduites à une chose, pensant n'avoir aucun droit.
Les violences économiques
C’est le contrôle des ressources économiques d'une personne par la restriction, l'exploitation ou le sabotage. Les ressources peuvent comprendre l'argent, la nourriture, le transport et le logement. La violence économique se produit parallèlement à d'autres formes de violence. Elles peuvent se manifester au quotidien par:
- Contrôler les dépenses et la gestion financière
Critiquer les achats ; surveiller les comptes de carte de crédit personnels ; ridiculiser sa façon de gérer son argent ; imposer ses choix quant aux décisions financières qui concernent la victime ou la famille.
- Voler de l’argent
Prendre de l’argent liquide sans permission ; utiliser une carte de débit ou de crédit sans consentement ; utiliser l’argent d’un compte conjoint d’une façon qui ne respecte pas l’entente initiale ; emprunter de l'argent sous de faux prétextes ou sans intention de respecter une entente de remboursement ; exiger de l’argent sous la contrainte ou la menace, etc.
- Limiter l’accès à l’information relative aux finances de la famille
Mentir sur sa propre situation financière personnelle ou sur la situation financière de la famille ; dissimuler des revenus personnels ; cacher des factures ou des avis importants ; etc.
- Contrôler la vie professionnelle
Faire pression pour que la victime cesse de travailler ou diminue ses heures de travail (souvent en la culpabilisant relativement aux besoins des enfants); faire en sorte de limiter le développement professionnel de la victime, en l’empêchant d’étudier, en contrôlant les emplois auxquels elle postule ou en la forçant à refuser des promotions; créer des problèmes professionnels, de l’absentéisme, des difficultés de concentration dues à la violence; forcer la victime à travailler dans son entreprise pour peu ou pas de rémunération; etc.
- Utiliser l’argent pour contraindre la victime à rester dans la relation
Menacer de se venger financièrement si la victime choisissait de rompre la relation : de « couper les vivres », de quitter son emploi pour ne pas payer de pension alimentaire, de ne plus payer les dettes communes, de ne pas respecter un accord de remboursement pour de l'argent prêté par la victime, etc.
Les violences sexuelles
Elles sont aussi très répandues elles se manifestent par le harcèlement sexuel, le viol, les attouchements, l’inceste etc. Au Cameroun près de la moitié des citoyens reconnaissent que les violences faites aux femmes et aux jeunes filles sont fréquentes. Elles sont généralement perpétrées par un partenaire intime mais on observe aussi des cas de violences sexuelles comme armes de guerres.
Comment se sortir d’une situation de violence ?
En tant que femme adulte, la plupart des gens ne réalisent pas forcément à quel point c’est difficile de se sortir de l’emprise de quelqu’un surtout lorsqu’on ne réalise pas qu’on ne réalise pas qu’on est sous emprise. Dans une société où les violences faites aux femmes et à la jeune fille sont allègrement banalisées, les victimes peuvent facilement perdre espoir et se contenter de supporter, dans le meilleur des cas, ou commettre des fautes irréparables comme le suicide ou l’homicide.
Pour venir à bout des violences faites aux femmes revient à comprendre les causes profondes de ce phénomène pour mieux les contrer. Les causes des violences faites aux femmes sont multiples et complexes. Elles sont liées à des facteurs socioculturels, économiques et politiques. Parmi les principales causes, on peut citer :
Les inégalités de genre : Les stéréotypes sexistes, la hiérarchisation des sexes et la domination masculine sont à l'origine de nombreuses violences.
La culture du silence : La peur de la stigmatisation, la honte et la culpabilité empêchent souvent les victimes de dénoncer les violences subies.
La banalisation de la violence : La banalisation de la violence dans les médias, les jeux vidéo et dans la vie quotidienne contribue à normaliser ces comportements.
La consommation d'alcool et de drogues : La consommation de substances psychoactives peut augmenter le risque de violences.
Les conséquences de ces violences sont ravageuses sur la santé physique, mentale et même la vie mentale et socio-professionnelle des victimes parmi elles nous avons :
Des traumatismes psychologiques : Dépression, anxiété, troubles du sommeil, troubles de l'alimentation, etc.
Des problèmes de santé physique : Blessures, maladies sexuellement transmissibles, grossesses non désirées, etc.
Une exclusion sociale : Isolement, perte de l'emploi, difficultés à nouer des relations sociales, etc.
Lutter contre les violences faites aux femmes : un enjeu de société. Les violences faites aux femmes sont un fléau qui touche toutes les sociétés, quel que soit le niveau de développement. Pour lutter efficacement contre ce phénomène, une approche globale et multidimensionnelle est nécessaire. Voici quelques pistes de solution :
La prévention :
Éduquer et sensibiliser les jeunes dès le plus jeune âge à l'égalité entre les hommes et les femmes et au respect mutuel.
Médias : Promouvoir des représentations positives des femmes dans les médias.
Lois et politiques publiques : renforcer les lois pénales et mettre en place des politiques publiques visant à prévenir les violences.
La protection des victimes :
Il existe des dispositifs d'accueil et d'écoute pour les victimes, même s’ils sont encore très peu répandus en Afrique, au Cameroun nous avons : l’ALVF, CARE, PADEM
Accompagnement juridique et social : Assurer un accompagnement juridique et social aux victimes pour les aider à sortir de la violence. Pour les dames n’ayant
Hébergement : Proposer des solutions d'hébergement d'urgence aux victimes.
La prise en charge des auteurs de violences :
Thérapie : Proposer des programmes de prise en charge thérapeutique aux auteurs de violences.
Réinsertion sociale : Favoriser la réinsertion sociale des auteurs de violences.
L'implication de tous
La lutte contre les violences faites aux femmes est un enjeu de société qui concerne tout le monde. Chacun peut agir à son niveau
La culture de l’estime de soi :
Un autre moyen efficace sur le long terme L'estime de soi, c'est l'opinion que l'on a de soi-même. Une bonne estime de soi vous aide à :
- Affronter les obstacles.
- Prendre des décisions.
- Gérer le stress.
- Avoir des relations saines.
Votre estime de vous-même est primordiale pour pouvoir vous sortir de situations qui ne vous honore pas malgré les enjeux et bénéfice apparent rester optimiste et ouvert au changement.
Conseils pour renforcer votre estime de soi :
- Soyez gentil avec vous-même. Traitez-vous comme vous traiteriez un ami.
- Célébrez vos réussites. Même les petites victoires comptent.
- Apprenez à vous connaître. Quels sont vos forces et vos faiblesses ?
- Définissez des objectifs réalistes.
- Entourez-vous de personnes positives.
- Prenez soin de vous. Mangez sainement, faites de l'exercice et dormez suffisamment.
- Pratiquez la gratitude. Reconnaissez les bonnes choses dans votre vie.
Si vous avez besoin de plus d'aide, n'hésitez pas à consulter un professionnel de la santé mentale.
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